Que le temps passe vite! Déjà plus d'un mois que Pauline et Nathan nous réunissaient en Normandie pour célébrer leur mariage! Tellement de bons souvenirs! Une journée merveilleuse, un lieu magique, de très beaux mariés, beaucoup d'émotion, des larmes, des rires mais surtout beaucoup de joie et d'amour!
Pauline portait la robe que je lui avais cousue, une robe de princesse qui m'a occupé l'esprit plusieurs mois durant, qui m'a fait stresser (beaucoup), qui m'a fait douter (parfois), mais qui a permis tellement de moments de partage et de complicité, que je ne retiens aujourd'hui que le bonheur et la fierté de l'avoir fait!
Des semaines se sont écoulées entre la photo ci-dessous et la photo ci-dessus et d'ailleurs, la question qui m'a été le plus souvent posée à propos de cette robe est: "Combien de temps as-tu passé?"
J'avoue ne pas avoir noté au fur et à mesure, mais en essayant de me remémorer les différentes étapes, je dirais une quarantaine d'heures étalées sur une dizaine de jours...étalés eux-même sur une une demi-douzaine de mois!!!
Bien sûr, je ne comptabilise ici que le temps réellement passéà couper, patronner, coudre et ajuster, je ne vous parle pas de tous ces moments où je réfléchissais aux techniques à utiliser, aux métrages à acheter, où je visualisais dans ma tête les différentes étapes de l'assemblage!
Les principales étapes de ce projet ont été les suivantes:
- Essayer beaucoup de robes pour déterminer le modèle le plus appropriéà son style et à sa silhouette
- Déterminer une base et patronner le buste
- Réaliser une toile
- Déterminer les tissus appropriés pour la robe définitive, les trouver et les acheter
- Couper, assembler et ajuster la robe
- Réaliser les finitions et l'ourlet
Pauline avait essayé les premières robes au Salon du mariage, ce qui lui a permis de définir le style qu'elle souhaitait, puis elle a pris rendez-vous dans plusieurs boutiques et chez une créatrice pour affiner son choix. Je n'ai pas pu assister à tous les essayages mais elle est revenue vers moi avec des photos et quelques croquis qui m'ont permis d'avancer et aussi de faire baisser mon niveau de stress, celui-ci diminuant au fur et à mesure que le projet se concrétisait!!!
Le patronage
J'ai patronné le buste de la robe directement sur Pauline.
Pour le bas, elle souhaitait un jupon vaporeux mais non volumineux ainsi qu'une traîne courte. J'ai utilisé le patron Mc Call's 7718 qui est absolument parfait: il est composé de 7 panneaux (1 milieu devant, 2 cotés devant, 2 cotés dos et 2 dos) qui forment presque un cercle.
Panneaux jupe patron Mc Call's 7718
La toile
Le buste a nécessité 2 toiles: la première qui a permis de faire tous les ajustements et la seconde, qui validait le patron définitif.
J'ai également fait une toile du bas (même s'il était grand consommateur de tissu) pour me rendre compte du tomber global de la robe.
Cette étape est très importante, plus on est précise moins il y aura d'ajustement ou de rectification à faire dans le tissu final.
Les tissus et fournitures
Pauline a eu un véritable coup de coeur pour la guipure Zébélie chez Stragier, c'est donc cette guipure qui a servi de base, de référence pour le choix des autres tissus.
Quand on commence à regarder les tissus pour robes de mariée, on se rend compte qu'il existe une multitude de nuances allant du blanc au beige en passant par le "porcelaine" et l'ivoire et ce n'est pas toujours simple de choisir la bonne matière comme la bonne nuance.
Stragier nous a été extrêmement précieux pour nous aider dans ces choix.
En plus des conseils disponibles en ligne, le site vous permet d'envoyer votre photo d'inspiration et vous répond dans les 48 h en vous conseillant sur les différentes matières et les métrages nécessaires pour le style de robe choisi.
Je n'ai acheté chez Stragier que la guipure (tissu et galon) mais j'avais aussi commandéle nuancier qui m'a guidée sur le choix de mes tissus en boutique.
Le bas de la robe est constitué de 3 couches de tissus: de la mousseline de soie sur le dessus, puis du satin de soie et enfin de la soie un peu plus épaisse en guise de jupon pour l'opacité.
Ces 3 tissus proviennent de chez Ellen à Troyes. Ce que j'ai apprécié le plus est le fait que les vendeuses me proposent d'enrouler mes métrages sur rouleaux et qu'elles me les emballent pour les protéger! Le tissu est ainsi prêt pour la coupe, il n'est pas nécessaire de le repasser, il suffit de dérouler le métrage nécessaire au fur et à mesure de la coupe, un vrai gain de temps!
La couture
Première étape la coupe des différentes couches de la jupe.
Pour la mousseline (couche supérieure), j'ai toujours respecté le sens des panneaux sans les mettre tête-bêche.
Pour le satin de soie et la doublure de soie, j'ai réduit de 10 cm la largeur de chacun des panneaux (au niveau de l'ourlet), cela permet aux panneaux de mousseline (plus larges) de virevolter librement sur le dessus. Si l'on coupe les différentes couches exactement suivant le même patron, elles collent les unes aux autres et il n'y a pas d'effet vaporeux.
Pour la doublure, j'ai coupé les même panneaux réduits de 10 cm que le satin de soie mais j'ai supprimé la longueur de traîne.
Pour ne pas s'y perdre, chaque panneau est identifié avec un post-it maintenu à l'aide d'une épingle ultra-fine.
Assemblage de la première couche à la machine, puis à la surjeteuse: Le tombé est fou et la traîne se profile!!!
Deuxième couche et doublure: On travaille à 4 mains pour aller plus vite et on coupe les panneaux tête-bêche. On assemble les panneaux de chaque couche avant de passer à l'étape suivante.
Le haut de la robe: à presque 185 €/m, on vérifie à deux fois avant de couper dans la guipure!
La doublure du buste est réalisée dans les chutes de soie de la jupe, elle est coupée en double épaisseur, toutes les coutures sont à l'intérieur, donc invisibles.
Dernier essayage avant la pose de la fermeture à glissière invisible.
A ce stade seules les 2 couches supérieures (mousseline et satin) sont assemblées au buste.
Pose de la fermeture invisible et finitions
La pose d'un zip invisible sur de la mousseline de soie seule n'est pas possible car le tissu est trop fin. J'ai donc d'abord fermé le dos de la jupe jusqu'au repère de zip à l'aide d'une couture anglaise sur la mousseline, puis de la même manière sur le satin. Ensuite j'ai entaillé précautionneusement le bord du tissu jusqu'à la couture et j'ai piqué le zip sur les bords superposés de mousseline et de satin...c'est un peu compliquéà expliquer et visualiser mais j'ai trouvé ce tuto qui devrait vous éclairer: https://grainlinestudio.com/2012/09/05/sewing-tutorial-zippers-with-free-hanging-overlays/
Après la pose du zip, j'ai assemblé le jupon à la robe, l'intérieur était ainsi complètement propre et sans marges de coutures apparentes.
Le galon de guipure au niveau du buste et à la taille est piquéà la machine, j'avais essayéà la main, mais cela me semblait moins solide et de toute façon la piqûre machine est complètement invisible! Dans le cou la robe se ferme à l'aide d'un bouton et d'une bride que j'ai réalisée avec de la queue de rat et au niveau de la taille juste au dessus du zip, j'ai utilisé les mêmes boutons recouverts et un galon de brides élastiques
Galon de brides et boutons recouverts - Rêve de mariage
Dernière étape: l'ourlet
Une fois la robe terminée, je l'ai laissée pendue pendant plusieurs semaines avant de marquer l'ourlet. Les panneaux étant coupés dans le biais, ils ne se détendent pas de manière régulière, et il faut absolument marquer tout le tour, car la bande de tissu que l'on recoupe n'est pas régulière!
Avec plus de 8 mètres de circonférence à l'ourlet pour la mousseline et près de 7 m pour les 2 autres couches, cette dernière étape a été particulièrement longue.
J'ai d'abord fait des essais d'ourlet pour connaître le surplus nécessaire, ensuite Pauline a enfilé sa robe avec ses chaussure de mariée et j'ai commencé par le jupon en épinglant à chaque fois là où le tissu touchait le sol. Je voulais que le jupon arrive à 2 cm au dessus du sol, il fallait donc couper le tissu au dessus de l'épingle mais en ajoutant le surplus nécessaire.
J'ai procédé de la même manière pour le satin, que j'ai gardé un peu plus long que le jupon et pour ces deux couches j'ai fait un ourlet roulottéà la surjeteuse.
Pour la mousseline en revanche j'ai réalisé un ourlet "mouchoir" avec le pied spécial "ourlet roulotté" de ma machine à coudre. Le rendu est très pro, mais il faut prendre son temps, aller vraiment tout doucement et se faire aider si besoin pour maintenir la robe qui, par son poids (1,5 kg uand même!) peut faire glisser le tissu!
Coût de la robe: 585€
- Guipure fine pur Coton - Zébélie chez Stragier 1 m en 75 cm de large: 184,89€
- Guipure Coton - Pizzicato chez Stragier 5 m (3 m auraient suffi) 39,95€
- Mousseline de soie 9 m, satin de soie 7 m, soie pour doublure 7 m chez Ellen: 257€
- Patron Mc Call's 7718 chez Patron de couture: 14,25€
- Galon de brides et boutons recouverts chez Rêve de mariage: 16,60€
- Tissu ordinaire pour la toile, fil, zip, aiguilles: env 50€
- Nuancier Stragier: 9€
- Housse de transport Amazon: 12,95€
La robe a patienté encore quelques semaines dans sa housse jusqu'au jour J pendant que moi, je profitais détendue de mes vacances!
Le moment où la mariée s'apprête... (photos Juno Photographie)
Photos de la cérémonie - Juno Photographie